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Interview David Goldflies
Credits: Interview by Michael Limnios - Traduction: Yves Philippot-Degand
http://blues.gr/profile/MichaelisLimnios

Comment décrirais-tu ta philosophie en matière de musique?
Comment se caractérise le son David Goldflies et ton évolution?

Jouer de la musique était partie intégrante de notre famille. Il était établi que nous jouions du violon and en fait le dîner était servi après la fin de la répétition quotidienne. Cela m'a donné une ethique musicale consistant à être prêt pour une représentation. Cette idée est restée en moi par delà les années et un de mes buts principaux a été d'être prêt quel que soit ce que le concert pouvait me demander. Cela comprend aussi bien l'équipement que la musique elle-même.
Bien sûr le rôle du bassiste change selon la musique, les autres musiciens, l'endroit ou vous jouez, etc. Donc le fondamental de la philosophie pour moi a été de m'assurer que le chanteur ou le soliste se sente en sécurité sur l'emplacement du groove, sur quelle est l'harmonie - juste en general contribuer au flux du groupe. Il y a des temps à lâcher mais le principal du rôle d'un bassiste est de faciliter le fait que les musiciens perçoivent bien le bon feeling de la musique. Le public se rend compte de ce confort et de cette confiance dans le groupe quand c'est réussi.

Comment le business de la musique a-t-il évolué au cours des ans depuis tes débuts dans la musique?

Les principales differences que je constate sont toutes les deux à relier avec les changements dans la technologie. D'abord, la distribution de la musique est dans les mains du musicien – les gardiens des maisons de disques sont pour la plupart hors-sujet. Cela comprend aussi la répartition physique du public. Social Media est la base, le moyen personne par personne de former un groupe de fans quelque soit l'endroit où ils pourraient se trouver sur la Terre. L'autre changement est que la technologie de production musicale est omniprésente. Le moindre ordinateur portable présente maintenant potentiellement la même utilité qu'un studio complet il y a 15 ans. Ces deux tendances ont vraiment donné la possibilité à un artiste/musicien motivé de produire un super résultat final pour très peu d'argent et d'atteindre ceux que leur vision pourrait émouvoir.

Quelques styles de musique peuvent être des engouements mais la musique blues & jazz est toujours avec nous. Pourquoi penses-tu qu'il en soit ainsi?

La réponse courte est je ne sais pas. Une réponse encore plus courte est que les gens aiment ça. Il y a peu de temps, un de mes amis lors d'un concert a dit “le blues dure parce qu'il arrive à tout le monde d'avoir quelquefois des épreuves et de la souffrance”.
Mais ce ne serait pas juste d'isoler Blues et Jazz et de demander pourquoi cela dure-t-il? La musique classique dure depuis beaucoup plus longtemps. La musique de théatre perdure parmi nous depuis des décennies et maintenant le Rock, le successeur chronologique du Jazz semble devoir rester parmi nous.
Peut-être est-ce parce que, étant donnée l'évolution de la technologie de l'enregistrement et de la mise en mémoire, toutes les sortes de musique (et de film, comédie, théatre, danse) sont accessibles simultanément sur des milliers de réseaux numériques. Sans cela l'influence des différents artistes blues et jazz du passé serait considerablement moindre. Cela expliquerait aussi pourquoi la musique classique a perduré à partir du moment où elle a aussi été conservée dans un système de mise en mémoire qui peut supporter l'épreuve du temps: la notation écrite. La musique qui n'a pas été consignée par écrit, ou qu'on n'a pas pu enregistrer, a globalement été perdue.
Peut-être que la technologie et ce que nous sommes capables d'estimer comme une expression artistique s'est mélangée à notre capacité à enregistrer et récupérer l'information de cette forme d'art.

Qu'est-ce que le BLUES / JAZZ veut dire pour toi et qu'est-ce que la musique t'offre?

Dans l'Allman Brothers Band j'ai été témoin de la puissance du blues. C'était vraiment quelque chose de voir un morceau comme “Ain’t My Cross to Bear” a simplement le pouvoir de faire exploser l'endroit. Il y avait tellement de puissance et d'âme dans ce morceau que je recherchais chaque soir à nous écouter le jouer.
Alors que j'écris ceci je suis à deux jours de jouer un concert avec un pianiste de Jazz d' Atlanta. Nous avons joué une fois auparavant et c'était comme si j'avais trouvé un frère en musique et que nous soyons allés à des écoles différentes - ensemble. Nous connaissons les formes et les morceaux du jazz sans avoir besoin d'en parler. C'est ça que le Jazz a été pour moi. Cela a été un moyen de m'exprimer avec d'autres bons musiciens dans une forme de musique qui par définition vous laisse mettre votre empreinte sur elle. Sur mon album One Tan Arm avec Miles Osland (Directeur des Jazz Studies à l'Université du Kentucky) j'ai un morceau qui s'appelle New Blues – un morceau en de forme de blues alterée en funk avec un petit peu de Cold Duck Time ajouté à l'intérieur. Ainsi c'est devenu un cercle complet - blues, Jazz et ensuite Blues ET Jazz.

Quelles expériences dans ta vie fait de toi un BON musicien?

Deux mots - Grands Musiciens
Bon, en assumant que quelque part je suis moi-même un bon musicien, c'est dans mon interaction avec d'autres grands musiciens, à commencer par mon grand-père. Il était directeur musical pour des représentations de Vaudeville et Silent Movie au Chicago Theater – Je pense à partir de 1910-1925. J'ai toujours une grande malle de partitions d'arrangements pour petits orchestres provenant de ses spectacles. Il m'a appris à jouer du violon; mais plus que ça il m'a enseigné l'importance des répétitions. Mon père jouait et se produisait aussi et il a été celui qui m'a dirigé vers jouer de la basse électrique en disant : “il n'y a pas beaucoup de bons bassistes – ce sera facile de trouver un boulot”.

J'ai joué sur une basse Harmony et j'ai débuté en concert avec le groupe de weekend de mon père.

Quand j'étais ado au lycée il y avait un phénomenal guitariste nommé Tom Mackey. Il avait un groupe avec quelques mecs étudiants qui reprenait un paquet de titres de l'Allman Brothers Band. Leur bassiste était Bill Jeffreys. Bill a modelè complètement mon concept de ce qu'est une basse électrique. Il était plongé dans le matériel à un point où je ne l'aurais jamais maginé – corde filé rond contre filé plat, haut-parleurs JBL de 15’ contre d'autres marques, les amplis de puissance, micros, etc. C'était un disciple avide de Phil Lesh, Jack Cassidy et Berry Oakley. Je ne le savais pas à l'époque mais Bill s'est avéré être une inspiration ma vie durant dans la traque du meilleur son de basse (qui reste encore en vie still living in the wild, un-captured!).

Le musicien majeur avec qui j'ai bossé ensuite fut Bill Bartlett dans un groupe appelé Starstruck, which went on to become Ram Jam and have the hit Black Betty. Pour moi Bill était le John Coltrane du son Blues à la Telecaster. L'école de musique Bill Bartlett mélangeait d'entraînants rythmes de rock et des sons tirés des musiques roots, en particulier blues et country. C'est facile de dire que sans le temps passé à étudier (ok, faire la fête) avec le groupe de Bill, en aucun cas je n'aurais été prêt pour être engagé avec les Allman Brothers comme ce qui s'est présenté sur mon chemin.

Ensuite Dickey Betts. Il fut un mentor pour moi au sens véritable du mot. Même au travers des excès du style de vie rock and roll, Dickey m'a transmis une intensité et un impact immédiat pour chaque représentation. Nous ne pouvions pas juste pointer notre nez pour la balance – il fallait que tu joues mec! C'est une leçon que j'emporte aujourd'hui avec moi à chacun de tous les concerts que je joue.

Larry Clyman (guitare), Mike Lacy (batterie), Bill Dorton (guitare et chant), Miles Osland (sax), Kelly Hunley (guitare), Rose Docy (violoncelle), Steve Gilmore (basse) sont tous les autres avec qui j'ai eu la chance de travailler et que j'ai été amené à connaître qui ont fait avancer mon jeu et mon concept musical. En ce moment je travaille dans un POPS Orchestra à Panama City, Florida sous la direction de Eddie Rackley. Durant les 7 dernières années mon concept de la contrebasse et de sa façon de rouler dans l'orchestre s'est vraiment développé. Mon déchiffrage vient vraiment avec, ce qui de part sa anature même me rend un bien meilleur musicien .

Et enfin, tout se résume réellement à toi. J'avais un enseignant à la Berkely School of Music, Loudon Stearns (Ableton Live Certificate Program) qui disait : “Les bons musiciens recherchent les grands musiciens comme ça ils peuvent s'améliorer”. Cela m'a suivi et m'incite chaque jour à interagir, apprendre et m'investir dans des relations avec des musiciens sincères, talentueux et intelligents.

Quel est le “feeling” qui te manque le plus nowadays des 70's et des 80's?

J'ai atteint la majorité dans les 70's et il y avait un tas de reflets de la liberté des sixties qui nous tournaient encore autour. Obtenir de me produire en concert avec des groupes de rock et même à un certain degré les Allman Brothers m'a fait conserver cet état d'esprit optimiste des 60's un peu plus longtemps que la plupart des gens. Nous redoutions le disco et nous sentions que la musique 100% live était la seule voie à suivre. Qui supposait que ces boîtes à rythmes bon marché que Roland a sorti dans les 80's sèmeraient les graines d'une culture reposant entièrement sur les machines et l'informatique? Est-ce que cette époque-là me manque – pas vraiment. C'était interessant et cela m'a donné un super moyen d'interagir avec des musiciens dont le point de vue est toujours enraciné dans ces traditions. Mais je suis aussi heureux d'adopter les tendances musicales actuelles. En fait, autant que je puisse l'avancer, les temps sont aussi créatifs qu'ils le furent toujours en matière de pratique musicale. Alors peut-être que les échos de l'optimisme des 60's continuent à vivre dans ma tête et me donnent une véritable liberté de créer de la musique mettant à contribution tous ceux que j'ai connus et tout ce que j'ai appris.

Quels souvenirs de l'époque Allman Brothers te font sourire?

D'avoir été engagé man! Après avoir travaillé avec Dickey Betts et Great Southern pendant environ un an, nous avons joué un concert à Central Park à NYC (New York City, N.dT.). A peu près à la moitié du show, Greg, Jaimoe et Butch sont arrivés sur scène. C'était des retrouvailles! Après ça, on a fait des plans pour reformer l'Allman Brothers Band. Mais, à côté de moi à l'audition il y avait d'autres bassistes. Je ne me rappelle plus où ont eu lieu les auditions – je dirais Macon, Ga (Géorgie, N.dT.). Il y avait un bassiste qui avait cette technique vraiment incroyable de picking roulant tirée du banjo. C'était Très (avec la majuscule, N.dT.) impressionnant. J'ai pensé; “Ce mec est génial – aucune chance pour moi d'avoir cet engagement”. Mais en fait je l'ai eu. Et j'ai l'impression que la raison pour laquelle c'est arrivé est que j'ai travaillé avec Dickey pendant un an avant la reformation de l'ABB. Dickey est un formidable leader de groupe sur scène. Contrairement à un chef d'orchestre qui utilise une baguette ou ses mains pour poser le tempo, contrôler la dynamique et l'expression, Dickey conduisait avec tout son corps pendant qu'il jouait de la guitare ou chantait. Je pouvais “lire” son langage corporel et étais capable de serrer de plus près les indices que les autres bassistes. Et oui, ça m'a bien fait rire!

Pourquoi avez-vous pensé que la musique des Allman Brothers continue de générer des adeptes tellement fervents ?

C'est incroyable ce que le groupe a subi mais le groupe initial était si super, si innovant et juste si sacrément bon qu'ils ont aidé à définir une génération. Après ça, et beaucoup de hauts et de bas, on devrait accorder de l'estime aux nombreux musiciens de qualité qui ont joué dans le groupe tout au long des 20 dernières années. Les “jam bands” suscitent une profonde ferveur de la part de fans fervents et les Brothers sont juste à l'origine de cette branche musicale.

Existe-t-il un souvenir quelconque d'enregistrement et de tournée avec l'ABB, que tu aimerais partager avec nous ?

Il y a eu beaucoup de jours et de nuits au studio mais le moment qui ressort a été de travailler avec Tom Dowd. Nous enregistrions Enlightened Rouges et Tom produisait. Après une des prises, Tom est apparu dans le studio et m'a parlé de la différence entre jouer en studio et jouer live. J'en suis arrivé à y repenser comme un des meilleurs éléments des conseils que j'ai pu recevoir - jouer clean, épurer les lignes de basse. Aujourd'hui, alors que j'écris de la musique, je suis étonné de voir comme les lignes de basse les plus simples sont en fait celles qui sonnent le mieux. J'en suis venu à apprécier le roulement que la basse (sa partie, pas l'instrument) joue dans beaucoup de musiques et je peux en retrouver l'origine dans le fait d'avoir bossé avec Tom Dowd.

Pourrais-tu me raconter ton plus frappant souvenir avec Dickey Betts & Great Southern?

Pour moi, Great Southern Band était la drogue de passage vers les Allman Brothers. J'avais 19 ans et j'étais épaté par les voyages sur la route, la vie en Floride, me faire un peu d'argent. La vie était bonne. Je me souviens de Danny Toler me parlant dans le bus vers le premier engagement en concert au Roxy à LA (Los Angeles, N.dT.) de la sonorité et combien il était important de rechercher et de développer un super son. Il m'a montré un plan funk cool en sus4 – je m'en souviens encore. Je sentais à cette époque mon développement musical passer à la vitesse supérieure au même moment où j'essayais de me représenter ce à quoi une vie à jouer sur des lieux de concert pourrait ressembler.

Je me souviens aussi qu'à la première répétition à Nashville, Dickey Betts a écouté ma basse Rickenbacker 4001 et a dit que ça ne marcherait jamais (pourtant de nombreux bassistes de rock sudiste ont employé la Rickenbacker, y compris des célébrités, à commencer par Paul Goddard (Atlanta Rhythm Section), pour qui c'était son instrument emblèmatique bien qu'il utilisât aussi parfois une Fender Precision, et le jeune Leon Wilkeson (Lynyrd Skynyrd), juste avant qu'il n'achète sa première Gibson Thunderbird, ou même Harvey Dalton Arnold (The Outlaws), qui, bien que plutôt utilisateur de Fender, jouait parfois sur un modèle droitier retourné, contrairement à P. Mc Cartney, N.dT.). Le road manager Bill Hoyt avait une Fender Jazz Bass que j'ai commencé à utiliser ce jour-là. J'ai fini par avoir ma propre basse - une Alembic - mais la Jazz Bass a été ce que j'ai utilisé prendant mon apprentissage du groupe de Dickey.

Quand nous parlons de blues/jazz/rock, nous faisons habituellement référence à des souvenirs et des moments du passé. Crois-tu en l'existence de “vraie” musique de nos jours?

Ouais mec, il y a de la vraie musique maintenant. Aucun doute. Il y a deux semaines (janvier 2013) ma première oeuvre orchestrale, New Hope, a été jouée par le Panama City POPS Orchestra. Cela sonnait pour moi comme de la vraie musique. Je connais aussi ici sur la Gulf Coast de Floride l'Ableton Live Users Group et les personnes de ce groupe et d'autres qui utilisent Ableton Live (un logiciel musical, N.dT.) créent entièrement des styles musicaux. Ableton est fait pour être utilisé live – comme une guitare. La musique du futur (et de maintenant) possède quelques uns des meilleurs outils que je pourrais imaginer être utilisés par une nouvelle cuvée de compositeurs, producteurs, DJs et interprètes. Et il y en a pour tous les goûts en matière de guitare, sax, basse, batterie, harmonica, etc. à être disponible pour leur utilisation. En fait je trouve interessant d'improviser avec Ableton mais ensuite de noter les résultats sur un logiciel de partitions et de le faire jouer par de “vrais” musiciens. Une sorte d'hybride, la meilleure approche des deux mondes. C'est comme ça que mon morceau New Hope a commencé – comme une improvisation sur logiciel qui a finalement été transcrite pour orchestre.
Passer du temps à écouter des artistes de tous types de genre - Blues, Jazz, Dubstep, House, Classical, Country et toutes les nuances entre tout ça, c'est super. Je pense que John Cage a dit en 1957 que le musicien du futur aura tous les sons possibles au bout des doigts. Un exemple génial est le logiciel Izotopes Iris qui m'a permis d'obtenir chez moi des sons de cigales d'été utilisables musicalement.
De la vraie music? C'est un pari. Et le ciel est la limite!

Quel est ton REVE musical? Qu'est-ce qui te touche? Le bonheur est……

Un groupe qui swingue, de la super musique, un promoteur cool, un public branché, des roadies, une excellente paye, un petit air sympa, un super mixage – bon, vous avez bien dit rêve, non?
Peut-être qu'un rêve plus proche de ce qu'est actuellement ma vie est d'écrire de la bonne musique qui est acceptée par le public et mes pairs, de jouer avec des musiciens sincères, talentueux, la plus intéressante des musiques et passer du temps à travailler avec des jeunes dans l'éducation pour leur donner la chance de s'exprimer eux-mêmes musicalement. Les jours passés ainsi sont vraiment cadeau.

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